mercredi 6 juin 2012

Marathon d’Édimbourg: par amour tout court


Il m'en a fallu de l'amour, mais aussi du courage, beaucoup de mental et d'humilité pour arriver au bout de ce deuxième marathon couru deux ans et demi après mon premier à Toulouse.
Petit rappel:  avril 2011, je prépare mon marathon de Milan, je me blesse, je le cours en relais seulement, je programme un marathon d'automne, je me blesse à nouveau en juillet, je suis maudite!
Décembre, je tombe sur une pub du marathon d’Édimbourg sur JI,j'adore cette ville! Je "valide"mon envie avec les photos de PConvert, je m'inscris juste avant la fin de l'année en prévoyant de le préparer pour faire 4h.
Fin janvier, je me blesse au pied (eh oui!), aponévrosite plantaire pied Gauche avec fissure, arrêt CAP de 2 mois avec vélo en compensation, ondes de chocs, reprise début avril avec un marathon fin mai.
Prépa: je reprends le plan de Fred pour Milan mais sur 7 semaines, le temps presse. Hors de question de faire 4 séances, je suis convalescente. Ce seront donc 3 séances CAP + 1 séance vélo par semaine avec des sorties longues de 1h30 à 2h15 maxi et un volume hebdo de 42 maxi. Je n'ai pas le droit de faire de VMA pour préserver mon pied encore fragile, je me contente de travailler quelques allures un peu plus soutenues,  oui c'est light! Plus question de viser 4 h, ce sera pour plus tard.
Début mai, gros souci perso, je suis au fond du gouffre, je ne sais pas comment je vais pouvoir courir ce marathon dans 3 semaines, je ne dors presque pas, je mange peu mais je m'accroche. Je ne peux rater cette course, ce sera une récompense si j'arrive au bout!
Nous partons pour une semaine en Écosse le jeudi précédant la course, je suis heureuse de changer d'air mais je ne suis pas du tout dans la course. Je croise la famille Convert par Hasard Princes Street quelques heures après mon arrivée, pas de doute, il y a un marathon bientôt!!! J'essaie tout de même de me préserver et de ne pas trop me fatiguer les vendredi/samedi mais on se balade pas mal.
La course: je dors mal depuis mon arrivée, notre hôtel est bruyant , pas top pour être en forme. Contrairement à Toulouse, je ne stresse pas du tout, j'ai seulement le sentiment d'être fatiguée et d'avoir les jambes raides. Malgré tout, il me tarde de courir ce marathon, je l'ai attendu si longtemps...
Il fait un temps magnifique sur Édimbourg en ce dimanche 27 Mai, il y a du monde partout, la ville est joyeuse et contre toute attente, moi aussi et un peu émue également.
Le départ est donné à 10h, j'ai décidé de courir en endurance + comme je l'ai fait lors de mes SL, entre 9.5 et 9.7 km/h. Si je veux tenir, je n'ai pas le choix. Les premiers kms défilent tranquillement dans une belle ambiance. Les animations se font rares mais le public est tellement généreux et plein d'entrain que cela suffit pour nous donner de l'énergie. Je prends tout ce qui passe: un regard, un sourire, un "keep on running, go go go!" Il fait un soleil magnifique mais la température est douce. Je bois beaucoup et je prends bien soin de choper un mini bouteille à chaque ravito pour remplir au fur et mesure mes bidons. Je n'ai pas très faim mais je me force à avaler un gel au 12ème en 3 fois, je ne veux pas me retrouver OUT à cause d'un mauvais ravito.
Jusqu'au semi, tout va bien, le parcours est en pente légèrement descendante, nous atteignons le bord de mer vers le km 10 , seule ombre au tableau: le bitume est d'une qualité déplorable, moche et traumatisant, impossible de courir cool sans regarder où on met les pieds, c'est assez usant, très différent de nos bitumes français. Je passe le 10ème en 1h01 (trop rapide) et le semi en 2h10.
Après le semi, les chose se corsent un peu pour moi. Tout d'abord, le parcours devient une immense ligne droite et on commence à croiser les premiers, ça me sape le moral, mais je me reprends. Il commence à faire chaud mais je supporte assez bien contrairement à d'autres coureurs qui commencent à marcher ou pire à comater dans les fossés, il me faut rester concentrée!
Au 25ème, cela devient dur (déjà!). Mes quadri donnent des signes de faiblesse, il est bien trop tôt, il me reste 17 bornes! Je m'oblige à tenir les 9,5 km/h jusqu'au 30ème et après on gèrera. ça marche! Peu après le 30ème, je me retrouve dans la position "retour" et mon moral se rebooste quelque peu. Je croise Latortue et sa fiffille dans l'autre sens, ça fait du bien de voir un visage connu, d'échanger quelques mots, mais mes quadri sont de plus en plus durs et douloureux. Bon, le voilà le manque d'entraînement, dans mes cuisses.
A partir de ce 30 ème que je passe en 3h16, ma course va être du 100% mental! Je n'ai aucune autre défaillance, j'ai du jus, pas de problème au ventre, mon pied est ok, mon cœur bat à un rythme hyper cool mais j'ai du plomb à la place des cuisses. Je m'interdit de marcher jusqu'au 35ème, puis chaque km couru est un km gagné, je sais que je ne repartirai pas si je marche.
Mes temps de passages sont de plus en plus lamentables, je m'accorde (à défaut de marcher) un km très lent entre le 35 et le 36 (6'53), puis je retrouve un peu d'énergie. Nous revenons vers la ville et le public est à nouveau génial, je sais que je finirai ce marathon en courant!
Au 40 éme, il me reste 13' pour finir en moins de 4h30 à ma montre! Une spectatrice me félicite en me disant que je suis une "fantastic girl", je ravale mes larmes et profite de ce dernier km qui me mènera enfin au bout de cette course tant espérée! Je suis heureuse d'être là mais tellement fatiguée! Je franchis la ligne en 4h29'39 à ma montre pour 42.400 km.
Mon temps officiel est de 4h30'01, soit 14' de plus qu'à Toulouse. ça y est, je l'ai enfin couru ce marathon écossais mais que ce fut difficile. Je suis encore toute étonnée du mental que j'ai eu sur cette course bien plus compliquée qu'à Toulouse, mais tout aussi belle. Le chrono n'est que très peu important cette fois -ci et j'en suis super fière! J'espère seulement ne pas attendre encore 2 ans 1/2 pour en courir un nouveau!
Bilan de la course: avec une prépa comme la mienne et le peu de kms depuis janvier, je suis contente. Mes douleurs aux quadri  sont typiques d'un entraînement hyper léger mais aussi d'un manque de fraîcheur due à un manque de sommeil.
J'ai beaucoup bu, mais mangé que 2 gels GU, 3 pastille de dextrose. Je n'ai pas ressenti de coup de mou.
Le parcours du marathon (contrairement à la présentation officielle) n'est pas si facile que cela: Pente descendante jusqu'au semi mais une succession de petit faux plats montants et descendants le reste de la course, des lignes droites à n'en plus finir, assez usant lorsque l'on court tout seul (Bibiche, tu m'as manquée ;o) et enfin comme je l'ai dit précédemment, un bitume de très mauvaise qualité, ce qui sur 42  kms a sa petite importance
En Bref, un merveilleux et émouvant souvenir, une revanche enfin prise sur les bobos du corps et de l'âme. Nathou♥
Grosse fatigue  et coups de soleil, même en Ecosse :((

2 commentaires:

Anne a dit…

Ah Nathou, que je suis contente de lire ton CR et de savoir que ça va mieux !! Tu as fait un très beau chrono et franchement je suis très contente pour toi ... mille bises

Nathou a dit…

Merci Anne, je t'embrasse♥