France semi marathon, oui j'y étais!!!

Quelle aventure pour enfin courir ce semi !

Lundi 25/10, je réalise que mon club a oublié de valider ma participation, il me reste le dossard open que j’avais réservé, mais je n’ai pas envie d’y aller dans ces conditions, je suis anéantie, malheureuse, le monde s’écroule…
Mercredi soir, tout est réglé avec la fédé, j’ai mon dossard « France ».
Vendredi, fin d’AM : nous partons pour Nantes où nous passons une nuit avant de rejoindre la Bretagne samedi.
Samedi matin : panne de voiture à Nantes, dépannage, voiture de loc, 3 heures perdues, du stress, je mange des pâtes à Rennes à 15h, on va y arriver !!!
Samedi, fin d’AM, retrait du dossard tant désiré, l'endroit grouille de coureurs, j'aime!!!
Arrivée à notre gîte, ouf !!! On y est !
Samedi soir, apéro soft (surtout pour moi !), pasta party chez Nadine’s family, quelques texto des cop’s de CAF, retour au gîte pour un dodo bien mérité vers 23h30.

Jour de la course : avec le changement d’heure, c’est du temps en plus à gérer, la course n’est qu’à 13h45. J’ai ai du mal à avaler un petit déj digne de ce nom, j’ai l’estomac noué, j’ai encaissé pas mal de stress ces derniers jours. Nous discutons avec des coureurs présents au gîte, l’atmosphère se détend un peu…
Nous allons faire une petite ballade en bord de mer pour se détendre un peu, il fait un temps idéal pour courir, la pression monte !!!
Nous rentrons au gîte et je commence à me préparer.
Je mange 2 riz au lait et une compote à boire vers 11h30, je m’habille, toujours ce même rituel que j’aime bien, peu à peu je rentre dans ma bulle.

Nous arrivons sur le site de la course à 12h30, il y a du monde, il fait frais mais l’ambiance est chaude !!! Je trottine jusqu’à l’arche de départ, l’émotion est là, mon estomac se serre, je suis toute émue d’être au départ de ce championnat de France et je me sens toute petite, quelques sanglots montent dans ma gorge, oups, je retourne m’échauffer. Un coup de fil de Fred, de Bibiche, ça fait du bien !
Les filles des France sont placées à part dans les sas, nous sommes finalement très peu nombreuses, les grèves et pénuries d’essence ont refroidi pas mal de monde. Nous sommes environ 250 engagées pour plus de 600 qualifiées, mais beaucoup courent en open, ce qui fait pas mal de fifilles au départ !!! Les hommes partent une heure après nous…
13h45, le départ est donné ! Il y a beaucoup de spectateurs amassés sur le bord de la route, pas de doute, les bretons aiment la CAP !
J’ai bien étudié le profil de la course et ai bien l’intention de ne pas me laisser piéger, prudence, ça va être dur !
Le 1er kilomètre de plat passé en 4’47, nous attaquons jusqu’au 4éme une succession de faux plats montants et descendants, pas facile d’être régulier, mais ça va.
Dès l’échauffement, j’ai senti que j‘avais des jambes assez fraîches, je n’ai pas du tout couru depuis mercredi, n’ai pas fait mes 20’ de veille de course, et finalement, ce n’est pas si mal…
J’arrive au 5 km en 25’55, je me sens toujours très bien, je suis heureuse d’être dans la course et les 5 km suivants vont être plats et sinueux, j’en profite à fond tout en en gardant sous le pied car un gros morceau m’attend (4’49/ 5’03/5’15/ 5’11/5’11 du 6 au 10).
J’arrive au 10 en 51’56 et je sais que maintenant, fini la belle vie, nous allons attaquer le plus dur, 5 km de montée, le speaker a même parlé de « terrible ascension » !!! On a beau boucher ses oreilles, depuis la veille, tout le monde parle cette montée, « elle est dure, terrible, casse moral et casse pattes », bref difficile d’y échapper, il faut la passer !!!
Je reste concentrée, pas question de subir ou alors le moins possible. Je colle mes bras au corps et adopte les « petits pas » : 5’32/5’46/5’41/5’41/5’09, je passe au 15 en 1h19, pas épuisée, ni cassée moralement, beaucoup de filles ont marché, on a doublé la dernière fille handisport, je suis restée seule avec moi-même sans me laisser déconcentrer par ce que je voyais ou entendais autour de moi, il me fallait ça pour réussir, j’ai presqu’apprécié cette montée, moi qui n’en fais quasiment jamais chez moi…
Bon maintenant, il faut tout de même rester cool et concentré car s’en suivent 2 km de descente. J’essaie de ne pas me désunir, mais que ça fait du bien d’être dans la bonne pente !!!
Il faut assurer les 4 km qui restent pour finir cette belle course. Je passe au 17 en 1h29 et je réalise qu’il me reste 21’ pour faire 1h50 et ainsi être prequ’à mon RP, je n’y crois pas, je ne m’étais pas mis de pression chrono vu le profil mais maintenant que j’y suis, je vais au bout, je donne tout…
Les 4 kms de plat qui suivent sont un pur bonheur, il y a du monde pour nous encourager, le beau viaduc est là, les jambes sont lourdes mais la motivation est intacte. J’aperçois l’arche d’arrivée, mes jambes tournent encore un peu mais la foulée est bien altérée quand même. Les quadri ont souffert dans la descente. L’arche nous annonce « encore 400 m », cruel pour des coureuses au bout du rouleau !!!
Je foule le tapis rouge et me prend la semelle droite dedans, la chute n’est pas loin, mais je me rattrape ! Je passe la ligne en 1h50’16 en réel et 1h50’24 en officiel, pas loin de mes 1h49’28 du mois de mai…
Je suis heureuse et épuisée. Il me faut une bonne minute, tenue par un officiel pour reprendre mes esprits, je récupère mon tee-shirt et ma médaille, voilà, je l’ai fait!

Cette course restera un grand souvenir. C’était mon 4ème semi, le plus difficile en terme de parcours, mais à aucun moment, je n’ai douté, j’avais tellement envie d’être là, je n’ai eu aucun coup au moral pendant la course alors qu’habituellement, j’ai toujours du mal au 12/13éme.
Un point de côté quand même entre le 13 et le 15 dans la TERRIBLE montée, mais c’est tout.
Un beau semi, à faire si on n’habite pas trop loin, car oui, c’est loin le Finistère!!! Une belle ambiance, une belle région, du monde partout, les bretons sont de redoutables coureurs, il y a du niveau !!!

Une bonne petite bière, une soirée crêpes, galettes et cidre, il fallait ça pour retrouver ses esprits!